Roulma, Culd' et Nid'
Les 3 mascottes détritivores du camping !
- Votre plat préféré ? Nous sommes omnivores, on mange tout ce que vous ne mangez pas !
- Quel est votre vocation dans la vie ? Pondre des oeufs et éradiquer le gaspillage alimentaire.
- Quel est votre activitée préférée en Charente-Maritime ? Vadrouiller dans notre poulailler en respirant les embruns réthais, sans nul doûte !
Bienvenue au paradis...
Saviez-vous que les vacances peuvent facilement rimer avec respect de l’environnement ? Qui n’a jamais rêvé d’un havre de paix où la nature et l’homme ne font qu’un et où il est possible de contempler depuis sa tente, sa cabane ou son mobil-home, la foisonnante faune et flore locale ? Lové entre la dune séparant de l’océan et le fameux phare des Baleines, c’est ce que propose le camping du même nom, à Saint-Clément sur l’Île de Ré.
Nous sommes allés à la rencontre de Séverine et Bastien Trouvé, les gérants de cet hébergement, qui nous présentent les actions vertueuses qu’ils ont mises en place au sein de leur établissement, officiellement engagé depuis 2013 avec l’Écolabel Européen. Ils partagent avec nous leur vision du camping qui devient un véritable « art de vivre ses vacances ». Le terme « hôtellerie de plein air » prend ici tout son sens en ce que le camping se transforme en jardin d’Eden. Séverine et Bastien nous expliquent leur démarche en nous proposant une visite sur ce terrain de 4,6 hectares comprenant 185 emplacements dont 24 hébergements locatifs.
Intégration paysagère : le secret du bonheur !
Lorsqu’on arrive sur place, il est dans un premier temps difficile de trouver l’entrée tant l’infrastructure se camoufle à merveille dans ce paysage de verdure. « Pour vivre heureux, vivons cachés ! » scandent Séverine et Bastien. « Soyons les plus discret possible dans cette nature dominante. Ce n’est pas à l’environnement de s’adapter mais c’est bien le camping qui doit s’adapter parfaitement avec son environnement. »
Loin des images d’Épinal, l’impression première est celle d’un parc arboré, d’un jardin botanique. Les essences présentes sont d’ailleurs plutôt locales avec le chêne vert ou le tamaris que l’on retrouve sur notre littoral. Le mûrier platane est également présent, pour des raisons historiques et pratiques cette fois. Cet arbre avait été planté en masse à la suite de la tempête qui avait frappé la France en 1999. Il présente l’avantage d’être un parasol naturel assez bas et dont la prise au vent est limitée. De plus, il est peu gourmand en eau et permet d’offrir de surcroit aux oiseaux, et même aux clients, de délicieux fruits sucrés.
« Il faut penser à long terme dans le choix de toutes les installations en se posant les bonnes questions : comment et pourquoi j’achète ? Que va devenir ce que j’ai installé sur place ? »
Du panneau signalétique aux tons pastels pour éviter toute agression visuelle, au choix d’un bardage en bois naturel, en passant par des tuiles tige de botte pour une toiture plus discrète, tels sont les astuces d’une intégration réussie. L’éclairage extérieur est également considéré, avec un balisage crépusculaire solaire qui permet de rester autonome en cas d’évacuation et une intensité lumineuse qui augmente au fur et à mesure que décline la lumière du jour. Ce dispositif d’éclairage, qui s’active au passage des clients à proximité permet de ne pas gêner la faune nocturne.
Rien ne se perd, tout se transforme !
Le camping est l’endroit idéal pour sensibiliser la population aux problématiques liées aux déchets. Cette sensibilisation peut même rentrer dans le cadre d’animations dédiées aux enfants. Une action à la fois pédagogique et utile. Il existe de nombreuses filières de revalorisation ou même de réemploi, souvent méconnues de tous. Nombreux sont les campings de Charente-Maritime à effectuer par exemple la collecte de bouchons de liège, lesquels connaissent ensuite une seconde vie en étant transformés en isolants pour les habitations. Le camping Les Baleines est l’un de ceux qui sont engagés dans cette démarche, soutenue par la FDHPA 17.
Les biodéchets sont également un enjeu de taille en ce que leur compostage représente autant de matière organique qui ne part pas à l’incinérateur. Concrètement, tous les restes alimentaires, qu’il s’agisse de légumes, gâteau, etc… sont compostés et retournent à la terre, évitant ainsi des émissions de CO2 inutiles dégagées par leur combustion. De plus, cette matière organique amende et fertilise le sol. Séverine et Bastien nous expliquent qu’après une formation sur le compostage des biodéchets, ils mettent en place ce dispositif cette année au sein de leur camping, pour les clients volontaires. L’espace déchet comprend également un collecteur de bouchons plastiques et un collecteur de piles électriques usagées en plus du bac à verre. Une communication simple et claire guide rapidement le client vers les différents bacs collecteurs.
Certains déchets sont directement donnés en repas aux braves gallinacées de Bastien, résidentes permanentes du camping ! Véritables épuratrices, les poules « Roulma », « Culd’ » et « Nid’ » limitent non seulement le nombre de biodéchets mais offrent aussi de précieux œufs ! Une aubaine, elles ont tout pour plaire !
Enfin, pour terminer en beauté ce tableau, une « zone de gratuité » est mise en place sur le camping. Le principe est simple : les objets qui ne sont plus désirés par leur propriétaire sont rassemblés et chacun se sert librement. Plus de gaspillage, juste des objets qui s’échangent à l’infini, allègent les uns et font le bonheur des autres. La caravane aux livres installée sur le terrain est également un lieu de troc et d’échange de livres en plus d’un véritable petit tiers-lieu accueillant et confortable.
Mon camping, ce réservoir de biodiversité
En cette zone littorale et qui plus est migratoire, la présence d’oiseaux en tous genres est remarquable. L’ambiance sonore en témoigne avec ce calme reposant, doucement rythmé par la symphonie des volatiles. Labellisé refuge LPO, le camping accueille bon nombre d’espèces tels que le merle noir, le moineau domestique, le faucons cresserelle, le pinson des arbres. Un couple de hérons garde-bœuf avait même élu domicile dans l’enceinte du camping nous raconte Bastien, ainsi qu’une colonie de chauve-souris pipistrelles, laquelle s’était installée sous les bardages des mobile-homes. Des mangeoires et abreuvoirs sont disposés au niveau de la réception notamment, ce qui permet aux clients comme au personnel de profiter de ce spectacle de la nature. « J’ai le sentiment qu’il y a de plus en plus d’oiseaux par ici. Ils nichent dans les nids que nous mettons à disposition. En plus d’être sur une route migratoire, la proximité immédiate de la plage nous permet d’en observer un grand nombre » nous racontent Séverine et Bastien. Les animaux ne sont jamais bien loin et tous ont une utilité dans cette parfaite osmose. Les végétaux jouent également leur rôle. Le fauchage est raisonné, certaines plantes stabilisent la dune, laquelle assure un rôle protecteur en coupant également du vent et du bruit. De plus, ces végétaux, parmi lesquelles ont reconnaît la vipérine, offrent aux polinisateurs le nectar idéal. L’océan n’étant qu’à quelques pas seulement, on peut dire qu’ici, les plaisirs simples de la vie sont satisfaits, au-delà de toute espérance : plage, coquillages, chant des oiseaux, arbres nourriciers. On se fait plaisir et on prend soin de soi avec ce retour à l’essentiel. Par ailleurs, le camping Les Baleines est engagé dans le collectif 1% pour la planète, qui consiste à reverser à des organisations environnementales 1% de son chiffre d’affaire. « Nous ne sommes que 2 campings en France engagés dans cette démarche » confie Bastien.
Jusque dans mon assiette !
Pour bien démarrer la journée, rien de tel qu’un bon petit déjeuner ! Entre café issu du commerce équitable, confitures fabriquées à Ars-en-Ré, beurre des Deux-Sèvres et lait bio provenant de Loire-Atlantique, on peut dire qu’un grand soin est apporté quant au choix des produits ! « On essaye de se fournir au plus local, tant que c’est possible évidemment » précisent Séverine et Bastien, soucieux de faire de l’alimentation la base du « bien consommer ». Le snack prend également des allures de marché de produits du terroir, avec une volonté de proposer des plats simples, mais de qualité : « On met à la carte des assiettes d’huitres venant du Martray, des assiettes de crudités bios venant d’Ars, des assiettes « terre-mer » avec des pâtés de Charente-Maritime ainsi que des fruits de mer et des huitres du secteur. Les frites sont également faites maison, avec évidemment des pommes de terre de l’Île de Ré.
À l’heure de prendre un verre, l’état d’esprit est le même : les boissons proviennent toutes des environs ! Une bière brassée à Rivedoux ou encore une autre provenant de La Rochelle. Le fameux soda américain est proscrit du menu du snack, cédant sa place à une limonade locale fabriquée à La Rochelle. « On cherche à atteindre une cohérence. Il faut garder cette ligne de conduite pour rester crédible. Par exemple, les gens viennent au comptoir avec leur saladier pour chercher leurs frites ! Les restes finissent aux poules, il n’y a pas d’emballage et c’est mieux ainsi pour tout le monde. On a également revu la communication pour limiter l’usage du papier. Nos clients sont souvent des habitués. Ils viennent précisément car le camping fonctionne ainsi et ils nous remercient pour cela. »
Encore et toujours plus de projets en faveur de l’environnement !
Séverine et Bastien ne s’arrêtent pas à leurs acquis. À la recherche de toujours plus de cohérence, l’hôtellerie de plein air est également un laboratoire à projets innovants en matière d’écologie. Parmi ceux à venir, le camping Les Baleines va prochainement mettre en place le vrac de produits charentais-maritime au sein de sa petite épicerie et une structure solaire pour recharger les voitures électriques est à l’étude.
Des initiatives à venir qui donnent envie de vacances au goût d’essentiel ! Nous quittons Séverine et Bastien la tête pleine d’optimisme et de sérénité.
La collecte de bouchons en liège revalorisés en isolant.
L'intégration paysagère, le calme et la proximité immédiate de la plage.
La labellisation "Refuge LPO" permettant d'observer quantité d'oiseaux !